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Libération
Crêpe noir

Vie et mort du vêtement de deuil

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La mode s’est penchée sur les tenues et accessoires dédiés aux enterrements au XVIIIe siècle, une tendance amplifiée par les maisons de couture au XIXe. Des traditions qui tendent aujourd’hui à disparaître.
Kate Middleton lors des funérailles de la reine Elizabeth II, à Londres, le 19 septembre 2022. (Gareth Cattermole/AFP)
publié le 6 novembre 2022 à 13h37

Le 19 septembre, les funérailles de la reine d’Angleterre ont remis sur le devant de la scène la garde-robe des moments tristes. L’allure des membres de la famille royale et de leurs invités a été largement passée au crible. En France, 8 millions de téléspectateurs ont regardé la cérémonie en direct depuis Westminster, pour scruter notamment l’accoutrement des personnes en présence, avec plus ou moins d’empathie – on vous voit les moqueurs. Les choix vestimentaires de la famille royale, comme ceux des invités aux funérailles d’El on dissocie l’apparence et l’importance du geste : il est plus important d’être présent que d’être bien habillé»

En 2022, en France et plus largement en Europe de l’ouest, on suit pourtant de moins en moins les diktats vestimentaires pour assister à un enterrement, à commencer par le port du noir plus tout à fait jugé indispensable. Longtemps, la tenue à arborer fut pourtant largement codifiée. S’il n’est pas simple de déterminer ce qui a trait spécifiquement au deuil, même pour les conservateurs éclairés, dans les collections du Palais Galliera, le musée de la mode de la ville de Paris, Véronique Belloir, chargée de collections du musée, a identifié 439 pièces, allant des vêtements pour homme et femme aux accessoires (chapeaux, parapluies, ombrelles, éventails, boucles de ceinture, gants, voiles de deuil, mantilles ou brassards).

Pas de tissu brillant ni de talons hauts

Denis Bruna, professeur d’histoire de la