Ce n’est pas un hasard si les agriculteurs, pour faire entendre leurs revendications, ont choisi de se rapprocher ce mercredi 31 janvier du marché de gros de Rungis. En bloquant les routes et en s’approchant du grenier de la capitale, c’est toute une mémoire historique qui est convoquée, avec son pouvoir symbolique. Car s’il est logistiquement impossible d’«affamer les Parisiens», comme l’affirmait l’éleveur Benoît Durand, c’est la crainte de la faim qui est agitée ici, soulevant un pan de l’histoire de Paris. Diane Roussel (1), maîtresse de conférence à l’université Gustave-Eiffel et spécialiste de l’histoire de Paris aux XVIe et XVIIe siècle, et Mathilde Larrère, également maîtresse de conférence à l’université Gustave-Eiffel, spécialiste du XIXe siècle et des insurrections, ont échangé pour Libération leurs perspectives historiques sur
Interview
Mouvement des agriculteurs : le siège de Paris, «un imaginaire qui a des racines anciennes»
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Alors que les agriculteurs veulent «prendre Rungis», les historiennes Diane Roussel et Mathilde Larrère reviennent sur ces épisodes où les Parisiens ont été ponctuellement affamés à des fins stratégiques et politiques.
Dessin de Jacques Marie Gaston Onfroy de Bréville, dit JOB (1858-1931), représentant des Parisiens affamés par l'armée d'Henri IV qui abattent leurs chevaux pour se nourrir, en 1590. (Job/La Collection)
Publié le 31/01/2024 à 18h19
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