«Chers amis, j’ai l’immense joie de vous annoncer que Manon (1) est propre depuis… ce matin, à la veille de sa rentrée scolaire !» Date de publication du post : 2 septembre 2013 sur Facebook. Quarante likes, quinze commentaires, dont, parmi «les plus pertinents», celui d’Antonin qui écrit, narquois : «On aura le droit aux premières règles aussi ?» La mère de Manon, avec humour mais toujours sans pudeur, a elle-même fait remonter le post il y a quelques jours en écrivant pour tenir au courant son ami : «Ça y est», agrémenté d’un émoji hilare.
Onze ans après la première publication de sa mère, Manon est toujours propre, elle porte des crop tops et des pantalons baggy et, à 14 ans, serait en âge de demander à sa daronne : «Pourquoi tant d’impudeur ?» Cette publication Facebook, datant de 2013, soit l’équivalent d’un parchemin écrit de la main de Pline l’Ancien sur la timeline de l’ère numérique, et qui a ressurgi du passé à la faveur d’un énième commentaire, met en lumière une évidence que les heureux parents ont tendance à vite oublier lorsqu’ils partagent des photos sur les réseaux sociaux : ces publications vieillissent comme les enfants qui figurent en majesté sur celles-ci.
Une loi promulguée en février
Près de 300 millions de photos seraient diffusées chaque jour sur les différentes plateformes numériques. Le site Vie publique, édité par le gouvernement, indique que selon une étude anglaise, un enfant apparaît sur 1300 photographies publiées en ligne avant ses 1