Sa crise d’adolescence a probablement éclaté ce jour-là, à Bruxelles. C’était un week-end planifié de longue date. Vous y aviez mis une bonne partie de vos économies, et le programme, sur fond de musée de la bande dessinée, cornets de frites, grande roue et friperies, s’annonçait formidable. Mais dès le premier jour, après quarante-cinq minutes de métro pour lui faire visiter le Jardin botanique, l’ado s’est soudainement figé. Il s’est étendu de tout son long sur un banc devant les grilles du parc et a dit, tel un militant politique entraîné à la résistance passive, que c’était hors de question qu’il entre là. Eberluée, vous avez tout tenté : la raison, la colère, le dialogue, le chantage, le marchandage. Vous avez tourné autour du banc, avez fait semblant de vous éloigner (pour son plus grand bonheur), êtes revenue. Vous vous êtes assise, vous avez pleuré, vous l’avez invectivé. En vain. La guerre était déclarée. Et pour longtemps : d’après les chiffres de l’Institut de la Jeunesse et de l’éducation populaire de 2023, les jeunes Français quittent le domicile parental à 23,6 ans en moyenne.
C’est à cette cruelle réalité que vous vous heurterez, amis de la zone C (mais aussi B et A) qui commencez les vacances scolaires ce jour, alors qu’il faudra monter dans le train, l’avion ou la voiture pour lui faire découvrir le monde. C’est à ce moment que l’ado se dévoilera dans tou