
Reportage
Equithérapie : «Quand ils sont à cheval, le handicap devient moins visible, et ils se sentent un peu plus comme les autres»
Il est 15 h 30, ce lundi, quand on franchit l’arche flanquée de l’inscription «Centre hippique du Touring Club de France», en lisière du bois de Boulogne. A peine arrivée que l’odeur des écuries, un mélange de foin, de cuir et de crottin, assaille les narines. «Sois bien concentrée et n’oublie pas de leur demander de te prêter des bottes», glisse Sabine, restée au volant de sa voiture, à sa fille. Mais Jade, 20 ans, est déjà ailleurs. Elle file d’un pas décidé vers l’écurie, le regard fixé sur un poney blanc aux taches rousses. «Regarde, c‘est Indien», lance-t-elle en souriant, le doigt tendu vers l’animal.
Depuis près de cinq ans, Jade pratique l’équithérapie. En situation de handicap depuis la naissance, elle a un retard de croissance qui affecte une partie de ses capacités cognitives. Tous les lundis, elle retrouve Indien, son fidèle compagnon. A ses côtés, elle travaille sa concentration et son autonomie, tout en tissant un véritable lien avec l’animal. Avec elle, Maguelonne, 31 ans, atteinte de trisomie 21, et Quentin, 33 ans, handicapé moteur et mental, partagent ces séances. «Jade, tu viens, que je t’aide à monter sur le poney», intime Virginie, leur équithérapeute. Elle place un escabeau aux pieds d’Indien et tient les rênes pendant que Jade grimpe sur le cheval. Puis, elle répète la même gestuelle pour les deux autres participants, dans une mécanique bien rodée. La séance peut commencer.
Les trois cavaliers engagent leurs chevaux dans des tours de