Sur la table, les cafés sont déjà servis et les gâteaux n’attendent qu’à être engloutis. Aux quatre coins de la pièce, les jouets et les peluches sont encore en ordre. Il faut attendre 10 heures, en cette matinée d’août, pour voir les premiers parents passer le pas de la porte de la Maison verte de Niort (Deux-Sèvres). Après avoir ôté leurs chaussures et fureté çà et là, les bambins traversent le lino rouge pour se jeter dans la piscine à boules. Depuis 2014, le lieu d’accueil enfants-parents, inspiré du modèle créé par la psychanalyste pour enfants Françoise Dolto, remplit une fonction précieuse : rompre l’isolement des petits et des plus grands. En moyenne, une douzaine de parents investissent – gratuitement et sans rendez-vous – les lieux chaque mercredi, jeudi ou vendredi matin. «L’endroit leur permet de se défatiguer. Ils viennent boire un café, parler, troquer des bons conseils et souffler un peu», précise Mireille Jarry, directrice de la structure.
«J’étais obligée de courir avec le bébé dans le dos pour l’endormir»
Tisane en main, Anaïs, la trentaine, sillonne ses souvenirs. Après son accouchement en 2020, le sentiment d’épuisement a duré six mois. Ses journées se sont alourdies plus que de raison : entre les repas à préparer, les lessives qui s’accumulent, sa fille aînée, les pics d’hormones liés à l’allaitement, la pression constante d’être une bonne mère et un nourrisson qui ne dort guère plus de vingt minutes