On pourrait croire à une banale conversation entre copines. Assises face à face en tailleur sur un large canapé blanc, Kristina, 35 ans, déverse auprès d’Anne, 45 ans, un flot de questions autour de sa deuxième grossesse. Quid de l’aménagement de l’appartement, de l’allaitement, du sommeil ? De la répartition des tâches avec Jean-François, son conjoint, directeur financier très pris par le travail ? Comment annoncer la nouvelle à Alexandre, son aîné, 3 ans ? «Je ne resterai que quelques heures à la maison de naissance, au lieu de trois jours à l’hôpital. J’ai besoin que les choses soient organisées», explique la mannequin avec son accent ouzbek, enceinte de cinq mois. Un carré gris impeccable entourant son visage, Anne l’enveloppe d’un regard bienveillant, en silence. D’une voix douce, le débit lent, rassurant, elle la relance parfois. Elle l’aiguille sur les différentes manières de tirer son lait, lui promet les références d’une cuisinière après l’accouchement ou d’une aide à domicile proposée par la CAF. Après l’avoir enveloppée de ses mots, Anne emmaillote lentement Kristina dans plusieurs linges couleur pastel disposés sur le sol, sur fond de musique de relaxation. Les gestes de ce soin appelé «rebozo», du nom d’un rituel mexicain, sont à mi-chemin entre l’étreinte et la danse. Kristina rouvre ses yeux vert
Maternité
Ni sage-femme ni psy : la doula, soutien émotionnel pour femme enceinte aisée
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Une doula donne un soin rituel «rebozo» à Kristina, enceinte de cinq mois. A Paris, le 7 mai. (Sarah Witt/Libération)
publié le 2 juin 2024 à 16h41
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