Loin du cadre hétéronormé, d’autres modèles de parentalité se développent. Derrière ces histoires, il y a des combats, des doutes, mais surtout une certitude : l’amour et l’engagement construisent bien plus une famille que les cases administratives. Cette semaine, Camille, 44 ans, assistante de direction en recherche d’emploi, et Marie, 43 ans, rédactrice à la mairie de Paris, racontent comment elles élèvent ensemble leurs deux filles, Léonore, 13 ans, et Charlotte, 6 ans. Elles les ont eues, chacune, avec leurs meilleurs amis, gays eux aussi. Dans le premier épisode, Marie explique les origines de son envie d’enfant.
«Petite, je me sens déjà libre d’aimer qui je veux. Alors que je suis en sixième au fin fond de la Bretagne, je dis à mes copains qu’il est hors de question pour moi de tomber amoureuse de quelqu’un en fonction de sa couleur de peau ou de son genre. A 11 ans, je parle déjà de genre !
«Ma première relation sexuelle, c’est ma première histoire d’amour. J’ai 17 ans, elle 20. Je l’ai vécue, l’homophobie, la ritournelle du «sale gouine». Mais le pire, c’est mon père, officier de marine, d’une famille catholique pratiquante. Quand il apprend mon homosexualité, il me dit que je suis une perverse, une déviante sexuelle. Qu’il va me soigner, me convertir. Quand il se rend compte que je ne céderai pas, il dit qu’il me préfère morte que lesbienne et me fout dehors. J’ai 19 ans.Depuis toujours, je sais que je veux des enfants. J’ai un grand frère, un demi-frère et une