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Témoignage

Nous, coparents (4/4) : «Nos filles sont sœurs, et elles n’auraient pas l’idée de se considérer autrement»

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Toute la semaine, Camille et Marie, un couple de quadras parisiennes, racontent leur vie de famille hors des cases. Dans ce quatrième épisode, les deux femmes discutent de la relation entre leurs deux filles, qu’elles ont eues, chacune, avec leurs meilleurs amis gays, et du manque de cadre juridique pour les coparents.
Camille, Marie et leurs filles, chez elles à Paris, le 2 avril 2025. (Dorian Prost/Libération)
par Isabelle Mercier et photo Dorian Prost
publié le 25 avril 2025 à 7h23

Loin du cadre hétéronormé, d’autres modèles de parentalité se développent. Derrière ces histoires, il y a des combats, des doutes, mais surtout une certitude : l’amour et l’engagement construisent bien plus une famille que les cases administratives. Cette semaine, Camille et Marie racontent comment elles élèvent ensemble leurs deux filles, Léonore, 13 ans, et Charlotte, 6 ans, à Paris. Elles les ont eues, chacune, avec leurs meilleurs amis, gays eux aussi. Dans le quatrième épisode, Marie et Camille discutent, ensemble, de leurs places respectives dans la vie de leurs filles.

Marie : «Je suis déjà maman de Charlotte quand elle est dans le ventre de Camille. C’est ma fille, au même titre que Léonore. Jamais je ne me dis : Camille est enceinte de Richard et il n’y a pas de place pour moi. Les premiers soins et les biberons de Charlotte, c’est moi qui les délivre, avec ma femme qui me regarde depuis le lit d’hôpital. Quelques jours après l’accouchement de Camille, mon corps déclenche un truc de dingue. Je vais faire une mammographie car j’ai hyper mal aux seins. La radiologue m’annonce que je fabrique du lait ! “Mais c’est la fille de ma compagne qui vient de naître, pas la mienne”, je lui dis. Elle me répond : “Justement, si ! C’est aussi la vôtre !” Sur le coup, je n’ose pas, mais j’aurais pu allaiter Charlotte.

Camille : «Charlotte est la fille de Marie comme Léo [surnom de leur fille Léonore, ndlr] est la mienne. Comme je ne travaille