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Libération
Droits des animaux

Peta tique sur les toques en peau d’ours des gardes britanniques

Le chapeau emblématique porté par les gardes britanniques est de nouveau dans le viseur de l’association de défense des droits des animaux. En cause : le refus du ministère de la Défense d’expérimenter une version plus protectrice de la faune.
Lors d'une parade en 2016, à Buckingham Palace. (Justin Tallis/AFP)
publié le 15 décembre 2022 à 21h21

La toque en peau d’ours de la garde royale remplacée par de la fourrure synthétique ? Voilà ce que réclame depuis des lustres l’association de défense des droits des animaux Peta. Dans un communiqué publié début décembre sur la version anglaise de son site, l’organisation annonce avoir intenté une action en justice contre le ministère de la Défense britannique, qui refuse d’expérimenter une version en fibre synthétique que l’association a elle-même mise au point.

Pour concevoir ce bonnet, Peta s’est associée l’année dernière avec l’entreprise française Ecopel, spécialisée dans la fausse fourrure de luxe, qui s’engage à fournir gratuitement des chapeaux à la garde royale jusqu’en 2030. Mais pour l’heure, le ministère de la Défense botte en touche : «Nous avons été informés du lancement par Peta d’une procédure judiciaire à ce sujet. Nous ne pouvons faire aucun commentaire spécifique sur une affaire en cours», a réagi un porte-parole. Il a aussi déclaré que la fausse fourrure soutenue par Peta «n’atteint en fait pas les normes nécessaires pour remplacer efficacement nos casquettes de cérémonie en peau d’ours».

Depuis près de deux siècles, les «bearskins», fabriqués à partir d’animaux d’origine canadienne, sont une tradition bien ancrée au Royaume Uni. L’uniforme, une tunique rouge et un bonnet en poils d’ours, inspiré des grenadiers français de l’épopée napoléonienne a été adopté en 1831. La toque, d’un poids de 680 g et qui nécessite une peau entière pour parer la tête de chaque soldat, a déjà été pointée du doigt. L’actrice Pamela Anderson, égérie de l’association, s’était ainsi attaquée en 2021 à cette tradition de la monarchie britannique dans une lettre adressée à l’ancien Premier ministre Boris Johnson. Elle demandait que la coiffe soit remplacée par une alternative plus éthique.