Fini le rite de passage du premier baiser. Désormais, les ados pratiquent les préliminaires – ou «prélis» pour reprendre leur langage. Des caresses à la fellation, de l’attouchement vaginal au cunnilingus, dès l’entrée au collège, ils tâtonnent, expérimentent, jouent avec les préludes à l’acte sexuel tel qu’ils le conçoivent ou se l’imaginent. C’est du moins ce que démontre le documentaire franc et sans fioritures de Julie Talon simplement intitulé Préliminaires. Dans ce dernier, elle part à la rencontre d’ados et de jeunes adultes qui, face à sa caméra ou sous couvert d’anonymat, mettent la pudeur de côté et témoignent, parfois avec affect, du sexe à l’heure des smartphones et des réseaux sociaux.
Le film est introduit par des coupures de photos de jeunes gens, d’animaux, de fruits, de bouches ouvertes aux lèvres fardées, ou d’illustrations romantiques ou érotiques, assemblées en forme de boîte à musique ou mobile pour bébé. Une comptine accompagne les images. De quoi annoncer la couleur : nous ne sommes plus dans l’âge de l’innocence. «C’est quoi les préliminaires pour toi ?» La question est d’emblée posée et Inès, 14 ans, parle d’une alternative, «si l’on ne veut pas être directement dans le sexe pur». Et c’est parti. Nous voilà au sein d’un établissement scolaire où l’on suit des ados déambulant dans un couloir bondé, sur fond de musique electro signée Scratch Massive – et plus précisément le morceau Junior, tiré de la bande originale de la sér