Il est temps de retenir son souffle. Louane happe de l’air et s’échappe sous l’eau. Elle glisse ses mains le long du filin. La surface n’est jamais loin. «J’ai avalé de l’eau de travers», halète la collégienne de 13 ans. Louane remonte de sa première apnée. Ce matin de juin, le Centre de découverte mer et montagne initie des élèves de quatrième dans la rade de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes). L’apnée en profondeur compte de nouveaux passionnés. «Il y a une grosse augmentation ces dix dernières années, constate Olivia Fricker, présidente-adjointe de la commission d’apnée de la la Fédération française d’études et de sports sous-marins. On n’arrive plus à suivre.» L’apnée comptait 5 000 licenciés il y a quinze ans, 30 000 aujourd’hui : 90% d’entre eux ne se lanceront jamais dans la compétition.

Sur le bateau qui l’emmène au spot de plongée, Louane embarque le tumulte de sa vie adolescente. Elle papote conseil de classe et discute notes. «Tu parles même sous l’eau, constate son moniteur, Jean-Michel Blond. L’apnée, ce n’est pas de la parlotte et du stress. C’est de la détente, du calme.» Bercée par les vagues et par la voix, Louane tente de se laisser aller. «Souffle. Inspire. Tranquillement. Une dernière inspiration. On descend.» Quelques secondes gagnées en apnée. Surtout beaucoup de confiance, selon leur prof de SVT, Virginie Mesly : «Ils apprennent à s’écouter, se relaxer, se détendre. Et juste observer la nature et le monde