Professeur en histoire contemporaine à l’Université de Bordeaux, Charles Mercier travaille sur la religiosité des jeunes dans un contexte mondialisé. Selon lui, une partie de la jeunesse trouverait une consolation aux crises contemporaines dans l’aspect encadrant des religions. Recrutés par des pairs ou inspirés par des grands-parents croyants, de plus en plus de jeunes adultes se tournent vers les institutions religieuses sans que les scandales à répétition ne viennent, apparemment, remettre en cause les conversions.
On constate un véritable boom des baptêmes chez les adolescents et les jeunes adultes. Comment l’expliquez-vous ?
Entre 2020 et 2024, il y a eu une augmentation très nette de demandes de baptêmes dans l’Eglise catholique (+112 % en quatre ans), à la fois de la part d’adolescents et de jeunes adultes. La plupart viennent de familles culturellement catholiques mais non pratiquantes. Le lien avec la religion se situe au niveau des grands-parents, le plus souvent de la grand-mère. Mais il y a aussi une transmission intragénérationnelle de la foi, via un copain qui a été