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Interview

Réseaux sociaux : «Clubhouse peut disparaître aussi vite qu’il est apparu»

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Le consultant Romain Rissoan, spécialiste des nouveaux outils de communication, analyse l’émergence de ce réseau fonctionnant uniquement sur invitation.
FILE PHOTO: The social audio app Clubhouse is seen on a mobile phone in this illustration picture taken February 8, 2021. REUTERS/Florence Lo/Illustration/File Photo - RC2N7M901YND (Florence Lo/Reuters)
publié le 17 mars 2021 à 9h15

Romain Rissoan est consultant en transformation ­numérique. Auteur de plusieurs ouvrages, comme Réseaux sociaux : comprendre et maîtriser ces nouveaux outils de commu­nication (1), il décrypte l’arrivée de Clubhouse dans la social ­mediasphere. Le réseau social américain, lancé en mars 2020, est essentiellement basé sur l’audio, la cooptation et accessible aux seuls utilisateurs de l’environnement iOs (soit aux détenteurs d’un iPhone).

Les utilisateurs français sont de plus en plus nombreux sur Clubhouse, comment expliquez-vous cet engouement ?

En France, on est très vite attiré par les tendances américaines nées au cœur de la Silicon Valley. Un média social qui émerge aux Etats-Unis a beaucoup plus de chances d’attirer le public et de survivre qu’un média social purement français. De surcroît, les acteurs majeurs de Clubhouse sont des personnes connues avec lesquelles on a forcément envie d’interagir.

Comment expliquer qu’un an après sa création, l’application ne soit toujours pas disponible sur Android ?

Aux Etats-Unis, on peut facilement lever des millions de dollars auprès de business angels ou de fonds d’investissement pour créer une appli qui, dans un premier temps, existera dans sa version bêta – une sorte de version test qui donne, en quelque sorte, droit à l’erreur. Mais cela dit, créer un média social pour deux environnements différents, en l’occurrence iOS et Android, coûte deux fois plus cher. Android finira peut-être par êtr