Menu
Libération
Apéro

Bières sans alcool, c’est la panaché

Article réservé aux abonnés
Face à une demande croissante, les petits producteurs et brasseries artisanales françaises redoublent d’originalité pour proposer des boissons «désalcolisées» qui ont du goût.
Compte tenu du procédé de fabrication qui induit un minimum de fermentation, chez les artisans, le degré grimpe forcément de 0,3 à 0,9 %. (Nguyen Huy Kham/Reuters)
publié le 18 juin 2021 à 11h00

Mardi, pendant la conférence de presse qui a suivi le match des Bleus contre la Mannschaft, le footballeur Paul Pogba s’est débarrassé d’une bouteille Heineken qui trônait devant lui. Le geste a-t-il à voir avec sa foi musulmane ou une hygiène de vie irréprochable (à l’instar de Cristiano Ronaldo et de son «non» au Coca-Cola) ? Pogba n’a, semble-t-il, pas voulu être associé au deuxième plus gros vendeur de bière dans le monde. Sauf que la bouteille en question portait l’étiquette «0,0 %» d’alcool. Et cela, le groupe néerlandais – sponsor d’un bon paquet d’évènements sportifs – n’a pas manqué de le préciser.

La bière estampillée «sans alcool» a largement investi les rayons des supermarchés, épiceries ou caves spécialisées et vient tant des géants du secteur que des quelque 2 200 brasseries artisanales françaises. Elisabeth Pierre, zythologue (experte en bières) et autrice de plusieurs livres (1), explique que «le sans alcool répond, depuis deux à trois ans, à une demande de plus en plus accrue au sein de la population, qui dépasse même la cible des sportifs ou des femmes enceintes. L’offre surfe sur la tendance au bien-être». En 2020, 22 % des Français se sont tournés