Mardi, pendant la conférence de presse qui a suivi le match des Bleus contre la Mannschaft, le footballeur Paul Pogba s’est débarrassé d’une bouteille Heineken qui trônait devant lui. Le geste a-t-il à voir avec sa foi musulmane ou une hygiène de vie irréprochable (à l’instar de Cristiano Ronaldo et de son «non» au Coca-Cola) ? Pogba n’a, semble-t-il, pas voulu être associé au deuxième plus gros vendeur de bière dans le monde. Sauf que la bouteille en question portait l’étiquette «0,0 %» d’alcool. Et cela, le groupe néerlandais – sponsor d’un bon paquet d’évènements sportifs – n’a pas manqué de le préciser.
La bière estampillée «sans alcool» a largement investi les rayons des supermarchés, épiceries ou caves spécialisées et vient tant des géants du secteur que des quelque 2 200 brasseries artisanales françaises. Elisabeth Pierre, zythologue (experte en bières) et autrice de plusieurs livres (1), explique que «le sans alcool répond, depuis deux à trois ans, à une demande de plus en plus accrue au sein de la population, qui dépasse même la cible des sportifs ou des femmes enceintes. L’offre surfe sur la tendance au bien-être». En 2020, 22 % des Français se sont tournés