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Libération
Reportage

«Si les fast-foods n’étaient pas là, il y aurait des vitrines vides» : dans une commune de l’Aisne, le maire veut limiter les kebabs

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Fère-en-Tardenois, 3 000 habitants, compte quatre commerces de restauration rapide, au grand dam du maire, qui tente de dissuader toute nouvelle installation. Les administrés, eux, oscillent entre l’attrait pour les menus à petits prix et une inquiétude face à la malbouffe parfois mâtinée de rejet identitaire.

Zoé (à gauche) et Eloïse, clientes habituées du Happy Grill, à Fère-en-Tardenois (Aisne) le 11 septembre 2025. (Henrike Stahl/Libération)
ParKim Hullot-Guiot
photo Henrike Stahl
Publié le 22/09/2025 à 12h07

Certains jours c’est nuggets, d’autres c’est tenders. Si le menu se nuance selon l’humeur, Zoé et Eloïse, étudiantes de 18 ans, restent fidèles au Happy Grill de Fère-en-Tardenois (Aisne). Pour faire un repas économique, les deux copines, qui vivent dans des villages alentours, n’ont guère le choix : le premier McDonald’s se situe à Fismes. Vingt minutes de voiture, pas d’accès par les transports en commun (encore moins depuis que le train ne marque plus l’arrêt à Fère), c’est vite vu. «Au collège, on venait le mercredi, c’était le début de l’indépendance», se rappelle Eloïse, qui se destine à être infirmière. «On aime bien, c’est très coloré», complète Zoé, qui, elle, se verrait bien enseigner l’anglais.

Mohamed, le tenancier, a mis du soin dans la décoration, inspirée des diners américains des années 1950-1960. Avec ses banquettes rouges en skaï, son motif de voiture style Corvette sur les carreaux du comptoir ou encore ses plaques métalliques au mur vantant des marques de soda et représentant des pin-up, il semble sortir tout droit de