Ce sont les fleurs qui tapissent nos souvenirs d’enfance, celles qu’on cueillait pour en faire des colliers de fortune ou les effeuiller en récitant patiemment des «je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie…» Sur la pelouse tondue des parcs comme dans les prairies sauvages, les pâquerettes sont si communes qu’on a souvent fini par ne même plus les remarquer, une fois adultes. Pas Célia Broussegoutte, qui organise des balades-cueillettes avec sa structure La Draille Comestible, à Marseille : «Les pâquerettes portent ce nom car ce sont “les fleurs de Pâques”. Avril est le moment idéal pour les cueillir et préparer un macérat huileux contre les bleus.»
Même ravissement chez Marine Lafon, coautrice d’un Tarot des plantes sauvages. En cette période de l’année, l’herboriste qui vit dans les Alpes-Maritimes, est friande de mélisse et d’ortie. La première «agit contre les mauvaises digestions», la seconde «est 7 fois plus riche en vitamine C que l’orange», argue-t-elle. Elle s’enthousiasme : «Les saisons ont chacune leurs goûts, leurs parfums et leurs humeurs. Les plantes sauvages sont là pour nous rappeler la cyclicité de la vie.»
Tribune
Dans une situation de dérèglement climatique avancée, l’idée d’être à l’écoute du vivant séduit. Mais ça n’est pas l’unique raison qui explique le regain d’intérêt ces dernières années pour l’herboristerie, art millénaire qui consiste à utiliser les plantes pour leurs vertus médicinales. «Face aux scandales