Menu
Libération
Des tiktokeurs pas comme les autres (1/6)

Supersero, en guerre contre les clichés sur le VIH

Article réservé aux abonnés
Petit guide pour explorer le très vaste réseau social. Aujourd’hui, Nicolas Aragona, tiktokeur niçois qui évoque la séropositivité avec humour et pédagogie.
Supersero comptabilise 87 000 abonnés. (Capture d'écran TikTok/@Supersero_ )
publié le 29 juillet 2022 à 19h01

Vous pensiez en savoir assez sur le VIH ? Vous vous trompez certainement. Le contenu proposé par Nicolas Aragona, 33 ans, détonne dans l’application TikTok. Au milieu des vidéos de chorégraphies et autres challenges, trends ou défis, il parle de séropositivité et d’infections sexuellement transmissibles. Sur son compte @supersero_, le discours n’est ni lénifiant ni compatissant mais envoie, balance, nomme les choses, et n’a pas peur d’affronter les commentaires haineux. Comme pour beaucoup d’utilisateurs en France, Nicolas s’est lancé sur le réseau pendant les confinements de 2020, constatant que le monde était alors confronté aux mêmes questions que lui, dix ans plus tôt, quand il a appris sa contamination : comment se protéger, comment protéger les autres et composer avec une prévention qu’il juge «peu informative et moralisatrice».

Les vidéos de @supersero_ détaillent les actions à mener si l’on apprend un jour sa propre séropositivité, ce que l’on peut ressentir, affronter, et comment agir avec les autres. Il rappelle régulièrement qu’une personne séropositive sous traitement efficace ne peut pas transmettre le VIH, peut avoir des enfants, et n’a pas une espérance de vie plus courte qu’une autre. Une des clés du succès du compte de 80 000 abonnés est l’humour de Nicolas, parfois très sombre, comme lors de la fête d’Halloween où il a dévoilé à ses followers