Après deux ans d’assouplissement des règles d’utilisation, les plus de 4 millions de détenteurs de titres-restaurant doivent, depuis ce vendredi, utiliser ce moyen de paiement dans les conditions d’avant-crise sanitaire. A savoir : un plafond quotidien fixé à 19 euros et la fin de leur utilisation les week-ends et jours fériés.
Dans un contexte d’augmentation généralisée des prix (alimentation, carburant…) et de baisse du pouvoir d’achat, la décision de l’exécutif passe mal. De nombreux internautes pointent l’impact de cette décision sur les ménages les plus modestes. «Franchement, ce n’est pas le moment ! Pour certains, les “ticket-resto”, c’est la seule occasion de sortir au restaurant le week-end entre amis ou famille.» D’autres déplorent une décision qui vient mettre à mal les plans estivaux des familles qui avaient inclus l’utilisation de titres-restaurants plafonnés à 38 euros pour tenter d’égayer leur quotidien pendant les vacances scolaires, en se faisant plaisir de temps en temps.
alors que nombreuses sont les familles de la classe moyen et des milieux plus précaires, qui, pendant la périodes estivales comptes sur ces tickets pour pouvoirs changer un peu leurs quotidiens en vacance https://t.co/roL4jC3awW
— viktor vaughn (@wecouldtulum) June 25, 2022
«Je suis dégoûtée, lâche à Libération Téné, 24 ans, employée de banque dans le XIVe arrondissement de Paris. Le plafond à 38 euros nous permettait de vivre des moments sympas au travail. Ça nous permettait de se détendre en terrasse, dans un quartier où les restaurants ne sont pas donnés.» Et de poursuivre : «Une partie du prix des “tickets-restaurants” [40 à 50 %, ndlr] est prélevée de notre salaire et on ne peut pas les adapter à nos besoins, c’est dommage !»
Covid
Autant de réactions qui montrent que durant ces deux dernières années, le titre-restaurant a permis à un grand nombre de personnes d’en faire un usage détourné, pour se faire plaisir, par exemple en commandant entrée, plat, dessert. Beaucoup associent le titre de paiement aux périodes de loisir et de détente avec les proches. Il s’agit, pour d’autres, d’une solution d’ajustement qui permet de faire baisser la note des courses en supermarché notamment.
Instauré en 1967 pour pallier l’absence de cantine dans les entreprises, le titre-restaurant a été mis en circulation pour que les salariés puissent prendre leur repas à l’extérieur. C’est d’ailleurs sur cet argument que se base Bercy pour entériner un «retour à la normale» post-Covid, à la suite d’une consultation auprès des fédérations professionnelles de la restauration.