Etre célibataire quand on est une femme de plus de 40 ans est, encore aujourd’hui, considéré comme anormal. Voilà en substance ce que démontre Marie Kock dans Vieille Fille, une proposition (La Découverte). «Etant une femme, le seul modèle qui m’est proposé d’une vie sans compagnon, c’est celui de la vieille dame qui finit dévorée par ses chats dans l’indifférence générale», écrit-elle. «Mon livre est plus un plaidoyer en faveur de l’autonomie et de la flexibilité personnelle plutôt qu’une histoire sur le célibat, nous précise la journaliste de 44 ans, célibataire. Je n’ai ni compagnon ni enfants, mais ça ne me définit pas plus que de dire que je suis brune.»
Entre essai et récit personnel, Marie Kock déconstruit dans son ouvrage les clichés associés à la femme quadra, quinqua ou plus et qui n’est pas en couple. Et elle déleste la «vieille fille» – une expression apparue au XVIIe siècle – de toute angoisse existentielle supposée, notamment celle de ne pas avoir d’enfants, la réhabilite comme sujet désirant et désirable quand elle est souvent caricaturée en acariâtre, désabusée, moche ou frigide.
De la cousine Bette d’Honoré de Balzac à Mary Poppins
De la Rome antique à nos jours, l’épouvantail de la «vieille fille» a traversé les siècles, rappelle Marie Kock. Au Moyen Age, des femmes, appelées «les recluses» s’emmuraient vivantes «parce qu’elles ne voulaient pas se marier, parce qu’elles ne voulaient pas vivre avec leur époux, parce qu’elles ne voulaient pas non plus entrer au couvent», écrit la