Entre situation subie mais heureuse et choix assumé, six femmes célibataires et sans enfant de 37 ans à 59 ans racontent la façon dont elles composent avec les injonctions dont elles font l’objet.
«Beaucoup voient le célibat comme quelque chose de subi»
Elodie, 48 ans, chargée de développement touristique, Paris
«La vie de couple, ce n’est pas dans mes gènes. Je n’y vois que des inconvénients. Séparations, dépressions, drames après mariage et enfants. Mon célibat n’est pas une erreur de parcours. Un jour, j’ai entendu quelqu’un me qualifier de “célibataire endurcie”. Cela m’a heurtée parce que ça avait un côté si négatif. Et ce, même si je n’évoque pas mon célibat comme une chose qu’il faut applaudir ou que j’ai choisi. Ce qui m’embête, c’est que beaucoup voient le célibat comme quelque chose de subi. L’idée que l’on puisse faire avec, sans se poser trop de questions, voire en profiter, n’est jamais mise en avant. Concernant la maternité, je n’en ai jamais ressenti le désir, et j’estime que je n’ai pas à me justifier. Ceci dit, depuis deux ans, je me projette plus âgée et je me demande, sans en faire une obsession, si les années à venir changeront ma façon de voir les choses. Dans tous les cas, je m’imagine déjà vieillir seule dans une maisonnette d’une petite île de Bretagne…»
«On est obligé de démontrer qu’on est heureux d’être célibataire»
Delphine (1), 45 ans, enseignante-chercheuse en sciences sociales, Paris
«J’estime qu’il existe plusieurs formes de célibat. Depuis six ans, je vis une liaison avec un homme dont je suis très amoureuse, mais j’estime que je suis célibataire. Nous n’avons pas de vie de couple. Mais dire qu’on est bien seule et que l’on n’a pas envie d’être en couple n’est pas audible. Ce n’est pourtant