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Surtourisme

A Venise, un péage à 5 euros pour les touristes d’un jour

Pour tenter de limiter le surtourisme, la ville italienne va désormais facturer l’accès à son centre-ville 29 jours dans l’année, le premier sera le 25 avril. Toutefois, les nombreuses exemptions devraient endiguer les effets escomptés.
Sur la place Saint-Marc à Venise, où le tourisme de masse est devenu le quotidien depuis quelques années. (Arnaud Bertrande/Only France. AFP)
publié le 4 avril 2024 à 17h46

Va-t-on enfin pouvoir respirer à Venise et observer les bâtiments sans qu’un Allemand vous passe devant avec sa perche à selfie ? C’est en tout cas le rêve (pieu ?) des autorités municipales. Première mondiale le 25 avril : les touristes à la journée devront payer cinq euros pour accéder à la Cité des Doges, qui espère ainsi endiguer le surtourisme. «Il s’agit d’une expérimentation, et c’est la première fois que ça se fait dans le monde», s’est enorgueilli jeudi le maire de Venise Luigi Brugnaro lors d’une conférence de presse à Rome.

«Il ne s’agit de pas de gagner de l’argent […] notre objectif est de rendre Venise plus vivable», a-t-il souligné, alors que la Sérénissime est l’une des villes les plus visitées au monde. En pic de fréquentation, 100 000 touristes y dorment, en plus de dizaines de milliers de visiteurs journaliers. A comparer aux 59 000 habitants du centre-ville, qui ne cesse de se dépeupler.

Un QR code à 5 euros

Pour 2024, seuls 29 jours de grande affluence touristique sont concernés par cette nouvelle taxe. Le 25 avril, férié, puis tous les week-ends de mai à juillet. Cette taxe, dont la mise en œuvre a été plusieurs fois reportée, cible uniquement les touristes journaliers entrant dans la vieille ville entre 8h30 et 16 heures. Ils devront télécharger pour 5 euros un QR code sur le site dédié, disponible en anglais, en espagnol, en français, en allemand et bien sûr en italien.

Les visiteurs devront le cas échéant le présenter à des contrôleurs postés aux principales portes d’entrées de la ville, notamment la gare ferroviaire de Santa Lucia. Les touristes n’ayant pas rempli cette formalité seront invités à l’acquérir au dernier moment à leur arrivée avec l’aide d’opérateurs locaux.

De nombreuses exemptions prévues

Ce qui ne posera pas de problème puisque pour l’instant aucun plafond n’a été fixé au nombre de QR codes vendus pour chaque journée : «Nous sommes opposés au numerus clausus, sinon nous ne sommes plus une ville mais un musée», a tenu à souligner l’édile de Venise.

Les touristes dormant au moins une nuit sur place ne sont pas concernés et recevront gratuitement un QR code. En outre, de nombreuses exemptions sont prévues, notamment pour les moins de 14 ans et les étudiants.

Ce projet a pour objectif principal de dissuader les visiteurs à la journée qui contribuent à engorger la ville. Entre le faible prix, l’absence de numerus clausus et des contrôles déjà annoncés comme «très soft», il est un peu probable que la mesure ait un quelconque effet.