L’homo touristicus est une espèce bien particulière : il se rend devant les mêmes paysages, brandit son smartphone, de manière mimétique et prend les mêmes photos. Qu’importe la pose, le sourire plus ou moins crispé : elles sont identiques. Depuis des années, le compte InstaRepeat rassemble tous ces clichés que nous reproduisons devant les monuments ou bien des paysages idylliques de plaine arctique, au pixel près. Nous laissant avec une interrogation simple et basique : qu’est ce qui nous pousse à prendre les mêmes photographies ?
«Prendre des photos devant un monument est la principale activité des visiteurs, c’est une convention», nous explique le photographe Martin Parr. L’artiste britannique a longuement observé nos pratiques de touristes : «Les gens se disent qu’ils ne peuvent pas se rendre devant un monument sans prendre une photo devant.» Dans sa série Small World, il s’amuse par exemple de plusieurs vacanciers essayant de reproduire le fameux jeu de perspective qui consiste à donner l’impression de retenir la tour de Pise – et que celui qui n’a jamais tenté nous jette la première pierre.
Le tourisme, une activité mimétique par nature
Une pratique mimétique exacerbée par Internet et le partage d’images sur les réseaux sociaux, avec des ob