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Russie

Doudinka, une cité portuaire au cœur de la toundra

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Petite ville cosmopolite de l’Arctique russe située à l’embouchure du fleuve Ienisseï dans la péninsule du Taïmyr, Doudinka entend préserver ses traditions et sa culture.
Dans les rues de Doudinka, en Russie. (Yulia Nevskaya/Libération)
par Estelle Levresse
publié le 5 juin 2021 à 9h15

Une pellicule blanche recouvre les trottoirs et des immenses tas de neige s’entassent çà et là au coin des rues. En cette fin du mois d’avril, l’hiver est toujours là à Doudinka, ville portuaire compacte de 22 000 habitants, perdue dans la toundra de l’Extrême-Nord de la Russie, sur les bords du majestueux fleuve Ienisseï.

Malgré les températures extérieures négatives, la météo arbore des airs de printemps pour les habitants de l’Arctique russe. Installée à Doudinka depuis seize ans, Alicia, la quarantaine, apprécie cette période de l’année. «Dehors, il fait clair tout le temps, c’est très agréable. Dans un mois, les journées polaires vont commencer, quand le soleil ne se couche plus du tout», se réjouit-elle.

Dans la capitale administrative de la péninsule du Taïmyr, territoire sauvage de 400 000 m² inaccessible par la route et fermé aux étrangers non munis d’une autorisation spéciale, les conditions climatiques sont extrêmes. Au cœur de l’hiver, la ville est plongée dans les ténèbres pendant un mois et demi et le thermomètre affiche entre moins 30 et moins 40 degrés.

Il faut attendre la mi-mai pour que l’air se réchauffe. Commencera alors la débâcle, cette période où le fleuve gelé se met à fondre pendant plusieurs semaines, provoquant l’inondation du port et de ses 4 kilomètres de quais. «Par le passé, cela entraînait de gros dégâts car l’eau monte très haut, de 7 à 8 mètres. Aujourd’hui, les ouvriers portuaires mettent toutes les infrastructures à l’abri avant la