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En France, le naturisme tient à un fil

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Associations vieillissantes, arrêtés restrictifs, pression immobilière, frictions avec les textiles… Même si le pays reste la première destination naturiste au monde, de plus en plus d’adeptes craignent pour leur mode de vie et sa philosophie, mis à l’honneur dans une expo au Mucem de Marseille.
Lors d’une rando nue sous le soleil des calanques, près de Marseille le 31 mai. (Yohanne Lamoulère/Tendance Floue pour Libération)
publié le 1er juillet 2024 à 19h53

«Vous avez oublié d’enlever votre maillot, monsieur.» Sur les rochers des Pierres tombées, annexe naturiste de Sugiton depuis un siècle au cœur parc national des Calanques (Bouches-du-Rhône), pas de quartier pour les «textiles» – ceux qui restent habillés. En très grand nombre ce jeudi chaud de l’Ascension, les touristes en maillot de bain ont mangé la moitié de la plage pourtant dévolue au farniente dans le plus simple appareil. Ils sont plusieurs centaines contre une trentaine d’hommes et de femmes nus, plus ou moins jeunes, sur le qui-vive. «On doit faire la police, sinon tu commences par perdre la plage, puis les rochers», s’émeut Anne-Marie Catella, 64 ans, habituée de cette crique aux eaux turquoise depuis plus de quarante ans.

Sous le soleil piquant de mai, cette native de Marseille, salariée de l’enseignement supérieur, résume l’histoire de cette place forte phocéenne de la nudité en plein air. «Dans les calanques, il y a toujours eu du naturisme depuis la fin du XIXe siècle, notamment aux Pierres Tombées. En 2006, après le décrochage d’un bout de falaise qui a coûté la vie à un homme, l’accès à la plage a été interdit par arrêté. Au bout d’un ou deux ans, les gens ont commencé à revenir. Mais avec la surfréquentation du parc pendant le Co