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Surtourisme

«En milieu rural, il y a des centaines de milliers de kilomètres de randonnée qui sont menacés de disparition»

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Une saison à la montagnedossier
Pour l’anthropologue Eric Boutroy, spécialiste des loisirs en montagne, il faut mieux répartir les flux de randonneurs sur l’ensemble du territoire français, sous peine de porter atteinte aux écosystèmes et de perdre en patrimoine.
Trekking sur le sentier de randonnée du GR20 près des aiguilles de Bavella, en Corse (Robert Harding/Andia)
par Adam Lebert
publié le 28 août 2024 à 15h55

La randonnée pédestre est un sport de plus en plus populaire. Près de 27 millions de Français la pratiquent au moins une fois dans l’année, d’après une étude nationale menée en décembre 2021 par Union sport et cycle pour la Fédération française de randonnée. En 2014, ils étaient 18 millions. Aubaine pour les professionnels du tourisme, cette augmentation interroge néanmoins quant à son impact sur les écosystèmes. Pour Eric Boutroy, anthropologue spécialiste des loisirs en montagne, le problème de la sur-fréquentation sur certains itinéraires de randonnées ne doit pas faire oublier celui de la sous-fréquentation d’autres espaces. Dans l’ombre de sentiers mythiques tels le GR20 en Corse, des chemins ruraux délaissés sont en voie de disparition. Pour l’enseignant-chercheur à l’université Claude-Bernard-Lyon-1, des solutions, comme «l’antimarketing» existent.

La croissance de la pratique de la randonnée présente-t-elle un risque pour les écosystèmes ?

Il est évident que l’augmentation du nombre de randonneuses et randonneurs, cumulée à l’émergence d’une certaine forme d