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Critique

«J’aime pas les voyages», le fiel soit loué

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Roumanie, Tunisie, Vietnam, Chine... Cartes postales au vitriol de Bruno Léandri, «baroudeur en charentaises». A retrouver en octobre au Grand Bivouac d’Albertville.
Lors d'une croisière au Vietnam, en 2008. (Hoang Dinh Nam/AFP)
publié le 15 avril 2021 à 3h44
(mis à jour le 21 avril 2021 à 12h14)

Bruno Léandri, écrivain et humoriste, auteur (prolixe) de chroniques, nouvelles et photos-BD, notamment pour le magazine Fluide glacial où il a longtemps sévi, n’aime pas les voyages. Ou fait semblant… Et cela tombe bien car la nostalgie, un soupçon de mauvaise foi et sa verve ironique font de ses souvenirs de vacances de petits bijoux d’humeur et d’humour. Revenant sur quatre épisodes (Roumanie et Tunisie comme animateur d’hôtel alors qu’il avait 20 ans ; puis le Vietnam et la Chine avec femme et ado quelques décennies plus tard), celui qui se qualifie volontiers «d’aventurier de corridor, baroudeur en charentaises, mercenaire du canapé…» revisite avec jubilation ses pérégrinations hors de l’Hexagone.

La Roumanie gris-verdâtre de l’ère Ceausescu dans les années 70, sa misère, son régime paranoïaque, la laideur de son architecture officielle et ses formulaires 751B à remplir au moment du départ sous peine de revivre les premières minutes de Midnight Express… La Tunisie de Bourguiba, certes plus ensoleillée et a priori plus ouverte (même si déjà pointaient en 1976 les premiers signes d’intégrisme) mais qui se révélera tout aussi bureaucratique (avec un épisode aéroportuaire final cette fois digne de la Déchirure). Le Vietnam quelques décennies plus tard et les joies des circuits organisés en car avec des Bidochon (que l’auteur cite longuement) comme insupportables et beaufissimes compagnons de voyage ; avec au programme (non facultatif) les pièges à