Les romans de montagne sont souvent semblables aux tragédies grecques avec leur lot de drames et de disparitions. Ils respectent d’ailleurs les canons de la littérature classique (unité de lieu, de temps, d’action)… Aussi apprécie-t-on particulièrement le dernier ouvrage de Jean Michel Asselin, Un Mensonge à l’Everest qui ne se résume pas à une ascension unique et angoissante mais couvre une vie entière, celle de son héros, Dani Reynié, inspiré d’un personnage réel. Un livre où tout est vrai… Ou presque.
L’histoire débute bien loin du Tibet, au milieu de fumées qui ne sont pas celles d’encens mais de grenades lacrymogènes d’une manif contre la centrale nucléaire de Creys-Malville. Nous sommes en 1977, Dani a 24 ans, et avec «sa chevelure frisée, il semble tout droit sorti d’une comédie musicale californienne. On remarque sa gueule d’ange aux yeux bleus, son insolence naturelle»… C’est le temps des derniers hippies, de Michel Fugain chantant le Chiffon rouge, de l’amour libre et du giscardisme étouffant. Le temps des maisons bleues et d’une jeunesse qui tente d’échapper à la société de consommation en testant d’autres voies, d’autres modes de vie, d’autres paradis.
Face à l’impasse des luttes, c’est en montagne que Dani, un temps journaliste à la Gueule ouverte, hebdo militant et premier magazine d’écologie politique, va trouver un sens à sa vie. «L’escalade libre. Une escalade dénuée d’artifice, confrontation la plus simple possible entre l’homme