Il s’est un peu éloigné de l’itinéraire. A Saint-Mathurin-sur-Loire (Maine-et-Loire), Carl dort au pied d’un arbre. C’est le milieu d’après-midi et le soleil cogne fort sur la Loire qui passe à quelques mètres. Ce cycliste allemand aux airs de hobo est sur la route depuis le «2 février 1983». Il jure avoir longé le fleuve une bonne dizaine de fois. «Au départ, il n’y avait personne. Maintenant, il faudrait presque interdire les vélos, il y en a trop», se marre-t-il dans un français parfait. Et lui, alors ? Qu’est-ce qui le pousse à rouler entre Nevers et La Baule ? «Le côté immuable, le sentiment d’éternité, la constance.»
C’est sur l’autre rive, à Saint-Rémy-la-Varenne, que passe l’itinéraire de «la Loire à vélo». Depuis le lancement en 2012 de cette route cyclotouristique, les berges du dernier fleuve sauvage d’Europe ne désemplissent pas. Ils étaient 935 000 à l’arpenter en 2015, 1 million en 2017… «Hormis la phase Covid, la hausse est constante», se félicite Franck Louvrier, président du comité régional du tourisme (CRT) des Pays de la Loire. En 2020, cette fréquentation a chuté pour cause de pandémie mondiale, mais «les mois de juillet et août sont particulièrement positifs, ils enregistrent chacun un nouveau record de fréquentation», indique-t-on du côté du CRT Centre-Val de Loire.
«Mieux qu’à l’hôtel»
Les quelque 900 kilomètres d’itinéraire s’étirent sur deux régions, six départements et sept agglomérations. Franck Louvrier, également maire de La Baule, en