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Libération
Reportage

Le pastel, ce pigment qui a fait de Toulouse la ville bleue

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Le méconnu pigment teinturier, qui a fait la fortune de la ville entre les XIIIe et XVIe siècles, retrouve peu à peu sa notoriété grâce à un muséum. Ses fondateurs mettent en avant son histoire et l’intérêt de cette industrie oubliée.
Sandrine Banessy sur les toits de Toulouse, le 21 août. (ULRICH LEBEUF/MYOP pour Libération)
par Marie-Eve Lacasse et photos Ulrich Lebeuf
publié le 21 septembre 2024 à 10h21

C’est comme si quelque chose, dans le rose omniprésent de Toulouse, apparaissait soudain, troublant son harmonie chromatique. Ici et là, des portes et des volets bleus, d’une teinte claire, élégante, attirent notre œil saturé de rouge. Là où l’on ne décelait que la brique romaine d’un bel ocre, «qui prend une teinte rose poudré le matin, comme une ville italienne, et rouge feu le soir, comme un hommage aux cités espagnoles», dit poétiquement Sandrine Banessy, cofondatrice du Muséum du pastel à Labège, l’histoire du bleu de Toulouse surgit du passé. Géologue de formation, puis éditrice et autrice, Sandrine Banessy se passionne depuis dix ans pour l’histoire méconnue des pasteliers. Avec son compagnon de trente ans, l’homme d’affaires Jean-Jacques Germain, ils ont créé, entre autres activités, un muséum consacré au pastel en périphérie de la ville. Un pigment bleu issu d’une plante, le pastel donc, qui a fait la fortune de la ville entre le XIIIe et le XVIe siècle. Pour faire comprendre aux petits et grands comment on passe de la plante au pigment, le Muséum du pastel inaugure début septembre «un jeu de piste qui permettra au plus jeune public de dénicher des indices dans l’exposition pour suivre un parcours adapté», ajoute la cofondatrice. De nombreux ateliers pour enfants et groupes scolaires, mais aussi pour les adultes, permettent de manipuler le pastel de la feuille à la teinte.

Pour nous convaincre de l’importance de ce commerce oublié, Sandrine Banessy nous