Le docufiction les Sherpas et la paroi des ombres, de la réalisatrice polonaise Eliza Kubarska, est une sacrée histoire. Elle narre le point de vue des sherpas lors d’une expédition, et c’est une option rare. Cette première ascension de la face est du Jannu, (7 710 mètres) en 2019 dans l’Himalaya, met en scène Ngada, un grimpeur émérite. Il a vaincu neuf fois le sommet de l’Everest. Quand les alpinistes russes Dmitry Golovchenko et Sergey Nilov les sollicitent, avec leur fils Dawa, pour les accompagner dans leur nouvelle quête, leur dilemme est immense. Cette montagne, qu’ils appellent «Kumbhakarna», est sacrée pour le bouddhisme tibétain. La gravir revient à violer un tabou religieux. Mais l’argent de l’expédition permettrait à Dawa, qui rêve de devenir médecin, de financer des études auxquelles il n’aurait que le droit de rêver…
Ce qu’on voit en premier, ce sont les charges énormes portées par les sherpas, Ensuite, c’est la place accordée à la montagne. Le sommet est un Dieu, qu’il ne faut pas fâcher.
Cette aventure, contée dans ses détails très humains, surprend, parce qu’elle raconte aussi des failles. On assiste à cette scène où l’un des alpinistes décide de renoncer au sommet. Il explique aux deux autres qu’ils ne forment pas une vraie équipe, un noyau dur, qu’ils ne prennent pas de décisions collectives, et donc, qu’il préfère abandonner. Plane durant tout le film cette idée que les sherpas sont au service des alpinistes, et qu’ils doivent se soumettre à leurs dé