Menu
Libération
Témoignage

Les ratés du ski : «J’avais deux bras cassés, personne n’a changé son programme pour rester avec moi»

Article réservé aux abonnés
Témoignages - Voyages et loisirsdossier
Au ski, il y a le blond de Gad Elmaleh à qui tout réussit et les autres : ceux qui enchaînent les galères, les blessures ou qui ne se sentent pas à leur place au milieu des riches, comme Bridget Jones en combi rose. Dans le troisième épisode de notre série, Charlie, 37 ans, consultant en Normandie, se souvient du manque d’empathie de sa famille.
«Avec les deux bras inutilisables, je n’ai rien fait du reste de la semaine, je suis resté au chalet», raconte Charlie. (Montage Liberation/Getty Images)
publié le 17 février 2024 à 15h03

«Je devais avoir 13 ou 14 ans, j’étais au ski avec mes parents et mes deux frères, sans doute à Morzine ou la Cluzaz, où on allait tous les ans. Pour la première fois, avec mes frères, nous avions voulu nous essayer au snowboard, en plus des cours de ski qu’on prenait le matin. Nos parents avaient donc payé une semaine de cours de snowboard l’après-midi, sauf que pour moi, disons que… ça n’est pas venu naturellement. Au milieu de la semaine – le jour où tu commences à fatiguer un peu –, je n’ai pas arrêté de tomber. Tout l’après-midi, j’ai fait des mauvaises chutes, systématiquement sur les bras. Or au snowboard, l’erreur à ne surtout pas faire, c’est de mettre les bras en avant pour te rattraper quand tu tombes. J’ai quand même continué le cours, jusqu’à une chute qui m’a fait vraiment très mal. Mes frères s’en fichaient, ils ont tracé devant, et mon père m’a suggéré de mettre ma planche sur mon épaule et de redescendre avec les télésièges. Je hurlais au milieu de la piste. Dans sa grande splendeur, il m’a dit d’arrêter de crier, sans m’engueuler non plus, mais enfin il ne m’a pas aidé à porter ma planche, il m’a juste dit de me lever et qu’on se retrouverait en bas de la piste.

«Arrivé en bas, on retrouve ma mère, on lui explique que j’ai fait une super mauvaise chute, mais elle voulait rester sur son programme, elle a dû prononcer une succession d’onomatopées en ronchonnant, genre “oh la la, on va quand même rentrer déjeuner, on verra après”. On est allés déjeuner à notre