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Rencontre

Marc Batard, une autre voix sur l’Everest

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Une saison à la montagnedossier
Loin des records ou du sommet «à tout prix», l’alpiniste promeut une nouvelle approche de la montagne centrée sur une meilleure sécurité. Il vient d’ouvrir un itinéraire plus sûr sur le plus haut sommet du monde.
Marc Batard sur le versant italien du Mont-Blanc en 2019. (Pascal Tournaire)
publié le 6 janvier 2022 à 17h10
(mis à jour le 11 mars 2022 à 15h22)

Pari gagné pour Marc Batard. Le 21 novembre, à la veille de son 70e anniversaire, le vétéran de l’alpinisme français a vu son projet de nouvelle voie d’accès à l’Everest se concrétiser : un itinéraire alternatif au dangereux icefall du glacier du Khumbu.

L’homme, qui détient depuis 1988 le record de l’ascension en solitaire de l’Everest sans oxygène en 22 heures et 29 minutes depuis le camp de base de la face Sud (1), n’est plus fasciné par les exploits et les chronos. Marc Batard est désormais préoccupé avant tout par la sécurité. Interrogé à son retour de l’Everest (on l’avait croisé une première fois mi-octobre lors du Grand Bivouac d’Albertville) il le dit avec fierté : «On va éviter des morts !» Le nouvel itinéraire permet de contourner la cascade de glace où, en 2014, seize sherpas ont été emportés. «Là-bas, tout s’écroule d’un seul coup. Les séracs avec les hommes, ce sont comme des glaçons dans un récipient où tu mets des fourmis… En l’espace de soixante-dix ans, on comptabilise plus de 300 morts sur l’Everest. Et ils sont plus de 16 % sur l’icefall» .

Question du timing

L’alpiniste raconte comment certains collègues du milieu de l’alpinisme se montrent étonnés qu’il ait trouvé «un passage alors que personne n’a réussi à le faire jusque-là»