De larges nuages grisâtres menacent le ciel bleu au-dessous de Fouesnant, dans le Finistère sud. Mais il en faut plus pour que Bretons et touristes désertent le sable blanc et l’eau turquoise de la plage du Cap-Coz, en ce début d’après-midi de fin juillet. Bordé de pins et de rias, l’étroit cordon de sable situé à une petite demi-heure de Quimper, n’est pas seulement connu pour sa beauté, c’est également une étape du sentier des Douaniers, le mythique GR34. Et comme beaucoup de circuits de grandes randonnées en France, à l’instar du GR20 en Corse ou encore du Tour du Mont Blanc, le GR34 a vu son nombre de randonneurs augmenter ces dernières années, en particulier depuis la crise sanitaire. D’après les chiffres de la Fédération française de la randonnée pédestre (FFR) 56% des Français, soit 27 millions de personnes âgées de plus de 18 ans, ont déclaré pratiquer la randonnée pédestre ou la marche de loisir en 2021. Soit 9 millions de plus par rapport à la dernière enquête qui datait de 2014.
Sur le parking du Cap-Coz, Bertrand, 66 ans, baliseur à la FFR depuis vingt-sept ans, s’apprête à débuter une petite randonnée en direction de La Forêt-Fouesnant, sandales de marche aux pieds et lunettes de soleil sur le nez. Deux autres baliseurs aguerris l’accompagnent : son «beauf», Marcel, grand blond dégingandé aux cheveux longs et à la barbe blanche avec qui il revient de trois semaines de randonnée en Auvergne, et Michèle, retraitée de 71 ans à la bonne humeur communicative.