Ce matin, la météo prévoit des rafales de mistral sur Marseille. Au petit-déjeuner, on se fend d’un texto : «Toujours partant pour aller marcher ?» La réponse ne se fait pas attendre, le groupe «n’a pas froid aux yeux». Et si ça n’était que les yeux ! Les randonneurs que l’on s’apprête à retrouver pratiquent en effet la «randonue», limpide mot-valise pour décrire la marche les fesses à l’air, en pleine nature. Le rendez-vous est fixé sur le parking de la calanque Blanche, à quelques virages du quartier des Goudes, «le bout du monde marseillais» comme on l’appelle ici.
Absence de «costume social» entre marcheurs
Lorsqu’on les retrouve à la sortie de leurs voitures, les membres de l’Association naturiste phocéenne, née en 2011, sont encore habillés. Ils portent tous un sac à dos assez gros pour accueillir les vêtements dont ils se délesteront bientôt progressivement. A mesure que nous nous enfonçons dans la garrigue des calanques, les discussions vont bon train. Elles ont pour objet le bonheur de marcher au milieu des massifs forestiers, paysage exceptionnel si facilement accessible depuis le centre. «C’est ce qui fait de Marseille une ville historiquement liée au naturisme», commente Bruno Saurez, qui fait remarquer que rares sont les grandes métropoles françaises à pouvoir jouxter un cadre naturel aussi vaste et sauvage. A 54 ans, ce responsable