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Petits meurtres en altitude

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«L’Illusion» de Maxime Chattam et «la Soif des bêtes» de Johann Guillaud-Bachet embarquent le lecteur dans deux huis-clos montagnards.
Piste de ski dans les Alpes italiennes, à Livigno. (Picasa/iStock. Getty Images)
publié le 7 avril 2021 à 13h51

Deux livres sur des stations de ski. Le sujet est suffisamment rare pour être souligné. Le premier, l’Illusion (Albin Michel, 2020) imaginée par Maxime Chattam, nous emmène à Val Quarios, «jolie petite station familiale»«la mort rôde avec la gourmandise d’une tempête d’été». Des saisonniers vont vivre une étrange aventure, avec en toile de fond un illusionniste qui continue à faire ses tours, tandis qu’un écrivain, qui compte parmi les employés, joue les hommes à tout faire, à la recherche d’éléments pour nourrir ses romans futurs. De grands immeubles vides, des hôtels qui attendent leur client, l’ambiance lorgne clairement du côté de Stephen King et de son Shining, même si le magicien de Chattam n’a rien à voir avec le personnage campé par Jack Nicholson…

Pourtant, tout dans la narration semble avoir été conçu pour en tirer un drame cinématographique. Le sens du détail, les images qui frappent. On est clairement dans le décor. Les descriptions, l’état d’esprit, l’angoisse de l’écrivain y sont minutieusement élaborées. Le climat est anxiogène, chacun suspecte son voisin. Les couloirs en forme de labyrinthe regorgent de pièges, le lieu est énigmatique à souhait. On ne sait plus très bien, et c’est la force de ce roman, si tous les incidents décrits sont réels, ou simplement le résultat de l’imagination débordante de l’écrivain.

Cadavre embarrassant

Avec la Soif des bêtes (Calmann-Lévy, 2020), Johann Guillaud-Bachet nous emmène avec les pisteurs dans une dameus