
Reportage
Randonnée : le long des sentiers, les bénévoles couvent la voie
Alain Degroedt, retraité des opérations militaires extérieures, sort de son sac un coupe-coupe pour trancher d’un coup sec les ronces qui grimpent sur le poteau. «Si on laisse faire, d’ici quelques semaines, on ne verra plus l’autocollant.» Après avoir montré la vue sur le château de Turenne, en Corrèze, en haut d’une colline à quelques kilomètres de là, il range la machette pour nous entraîner un peu plus bas sur le chemin de grande randonnée du Midi corrézien. A une centaine de mètres, devant un poteau de téléphone, il dégaine deux pots de peinture. Du rouge et du jaune, qui sont appliqués d’un coup de pinceau rapide sur les anciennes traces déjà présentes.
Dans un sens puis dans l’autre, Alain Degroedt passe trois ou quatre journées chaque année à entretenir cette portion d’une dizaine de kilomètres de sentier autour du village de Noailhac. Il est toujours accompagné d’Annette Mahieu, son binôme de balisage. Originaire du Pas-de-Calais, cette retraitée du secteur médical estime faire sa «bonne action» aux côtés de l’ex-militaire. «On aide les gens à trouver leur chemin, c’est bien de savoir où on va», philosophe-t-elle. Elle y repense maintenant : son engagement est peut-être lié à ce souvenir d’une marche avec son mari, il y a plus de vingt ans, lorsqu’ils s’étaient perdus sur les chemins côtiers du Nord, et qu’ils avaient dû appeler l’hôtel pour qu’on vienne les chercher. Un moment désagréable, qu’elle et les 9 000 autres baliseurs du pays épargnent