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Reportage

«Si on arrête, on est morts» : à Nice, le vélo électrique repousse la retraite sportive des cyclistes amateurs

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Pour des personnes âgées toujours plus nombreuses, l’assistance électrique permet de poursuivre une passion de longue date et une activité physique. «Libération» a suivi un groupe de retraités adeptes du VAE autour du col d’Eze, sur les hauteurs de Nice.
A droite, Daniel Betti, 77 ans, avec un camarade cycliste de l'Association vélocipédique des amateurs niçois dans le bas du col d'Eze, début juin 2024. (Laurent Carré/Libération)
par Mathilde Frénois, correspondante à Nice et photo Laurent Carré
publié le 22 juin 2024 à 9h30

L’ultime coup de pédale est libérateur. C’est la dernière fois que les mollets raidissent, que les pieds fléchissent, que les cuisses durcissent avant la bascule au sommet. Pourtant les neuf grimpeurs, âgés de 63 à 84 ans, licenciés à l’Association vélocipédique des amateurs niçois (Avan), passent le col d’Eze en douceur. Presque comme dans du beurre. Sur les tempes, à peine une goutte de sueur. Sur les muscles, pas la lueur d’une crampe. Car sur le cadre, une batterie fait son labeur. Le petit peloton de retraités est monté grâce à un vélo à assistance électrique (VAE). La pente est pourtant rude sur cette corniche en surplomb de la Méditerranée, bordée de brume, de pins et de roche. Selon la Fédération française de cyclisme (FFC), 350 licenciés déclarent le VAE en activité de première intention. La tendance est bonne : le chiffre a grimpé de 23 % entre 2023 et 2024. Pour ces cyclistes du troisième âge, l’électricité est émancipatrice. Elle délivre de la souffrance physique, permet de continuer une activité depuis longtemps chérie. Libération est allé en sortie avec eux.

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