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Ecologie

Peut-on vraiment arrêter de prendre l’avion ?

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Attractivité des vols low-cost, ponts du mois de mai… Malgré des vols domestiques en baisse, le trafic aérien atteint à nouveau son niveau d’avant-Covid. Toutefois, de plus en plus de Français décident de voyager différemment.
Un Marseille-Naples en avion génère plus de 85 kilos de CO2 par passager, un Paris-Porto 120, et un Lyon-Dublin près de 130. (Marc Chaumeil/Divergence)
publié le 7 mai 2024 à 20h29

En octobre, Lisa (1), une Yvelinoise de 64 ans, devra se rendre dans le nord-est de l’Allemagne pour se produire avec sa chorale. Dans le groupe de chanteurs amateurs, chacun a sorti la calculette : «L’avion coûte de deux à dix fois moins cher que le train, et le trajet dure deux heures, contre neuf pour le train, avec un changement. Ça a rebuté des choristes, détaille-t-elle. Il faut dire que la moyenne d’âge doit être de 70 ans. Pour autant, ce sont des gens qui ont eu l’habitude de passer beaucoup de temps dans le train avant l’arrivée du TGV et pourraient se rendre compte que ce n’est pas la mer à boire.»

Pour elle, ce sera le train, quoi qu’il lui en coûte. Car cette enseignante retraitée a pris la décision de ne plus voyager en avion, à condition que sa destination soit accessible par les voies ferrées, et même de renoncer à son trajet s’il s’agit de se rendre dans un endroit où elle n’est «pas obligée d’aller». C’était fin 2022, après des vacances en Amérique du Nord : «J’ai décidé que ce serait mon dernier grand voyage. De fait, je me prive de destinations qui sont sûrement extraordinaires. Je suis sûre que la Thaïlande, la Patagonie ou même Malte sont magnifiques mais il y a beaucoup d’autres endroits qui le sont aussi.»

Angoissée par le réchauffement climatique et l’avenir de ses trois petits-enfants, Lisa fait partie de la portion de Français qui le jurent : ils éviteront désormais de mettre les pieds dans les airs en raison de la lourde