Philippe Costamagna, PONTORMO. Gallimard/Electa, 383 pp., 560 F
jusqu'au 31/12/94, puis 660 F.
Pour le cinquième centenaire de sa naissance paraît le catalogue raisonné de l'oeuvre de Jacopo Carucci, dit Pontormo (1494-1556), représentant majeur, entre Andrea del Sarto et Bronzino, d'une peinture florentine tardivement qualifiée de maniériste. Au purgatoire critique où il fut longtemps relégué succède une efficace mise en valeur avec, après son Journal édité par Jean-Claude Lebensztejn (1992), ce monument d'un jeune spécialiste. Avant tout sérieux, le catalogue sacrifie moins aux exigences du beau livre qu'à celles de la publication scientifique. Il étudie contexte historique, politique et religieux pour établir un corpus solide, reconnaître emprunts à Dürer et collaborations, rejeter l'attribution du Portrait de Francesca Salviati ou reconstituer à partir d'oeuvres graphiques les fresques disparues de l'église de San Lorenzo, voulues comme «une réponse florentine au Jugement dernier de la Sixtine» par Cosimo Ier de Médicis, magnifique en hallebardier. Malgré leur nombre limité, les reproductions en couleurs rendent justice au réalisme des figures de Vertumne et Pomone comme au lumineux échange de l'Annonciation. Surtout, elles font rêver par la fraîcheur de tons acidulés hardiment accordés rose vif, orange et vert pour l'impressionnante Visitation dont la redécouverte, contemporaine de celle du chef-d'oeuvre de Michel-Ange dans ses couleurs originelles (1), permet de mes