Xavier Bichat, RECHERCHES PHYSIOLOGIQUES SUR LA VIE ET LA MORT
(première partie), et autres textes. G-F Flammarion. 412 pp., 53 F.
Dans la nuit du 24 novembre 1797, le jeune médecin-chirurgien Marie-François-Xavier Bichat (né le 14 novembre 1771, il avait donc 26 ans) fut appréhendé au pied d'un cimetière qui bordait la rue Royale, transportant un cadavre sur le dos. Son expédition voulait remédier aux difficultés d'approvisionnement en «matière première» dont souffraient ses cours privés d'anatomie. D'origine provinciale (le Jura), après des débuts d'études médicales à Lyon, Xavier Bichat avait gagné Paris en 1794, où l'un des grands maîtres de la chirurgie le prit en amitié: Pierre-Joseph Desault (1738-1795), qui exerçait à l'Hôtel-Dieu, invita son élève à partager l'appartement qu'il occupait avec sa femme Marguerite. Mais un an plus tard, Joseph Desault mourut brutalement, après avoir émis des doutes sur l'identité de l'enfant malade qu'on avait voulu lui faire prendre pour Louis XVII. Xavier Bichat resta auprès de sa veuve, qui ne bénéficia que d'une maigre pension allouée par la Convention.
Son cours d'anatomie et de chirurgie avait donc été ouvert dans des conditions difficiles. Xavier Bichat devint un travailleur acharné par nécessité autant qu'un chercheur passionné par une discipline en plein essor, sous l'influence de son père médecin, formé à l'école «vitaliste» de Montpellier, qui abritait l'un des maîtres de ce courant, Paul-Joseph Barthez. Un an après la mort de