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Libération
Critique

Doizelet-les-Deux-Eglises : ""Sous quelle étoile""

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publié le 16 février 1995 à 1h07

Sylvie Doizelet, SOUS QUELLE ETOILE. Gallimard, 183 pp., 90 F.

Sylvie Doizelet est née à Lyon en 1959, de parents athées. A 18 ans, elle se convertit au protestantisme pour rejoindre dix ans plus tard les bancs de l'Eglise catholique. Elle s'est lancée depuis dans l'étude de l'hébreu ancien et publie aujourd'hui son troisième roman, Sous quelle étoile, où il est question d'enchevêtrements compliqués de racines judéo-chrétiennes.

Warren, 52 ans, narrateur tourmenté, est médecin, habite Bâle, admire Carl Gustav Jung comme un enfant admire son père et rêve tout comme son mentor de délivrer ses jeunes patientes de leur névrose «par la magie de la parole, de la question, qui comme une arme tue le mal». Espérance qui tient du voeu pieux lorsqu'on est soi-même au centre d'une équation impossible, «un frère demi-mort avant sa naissance, une femme juive et insaisissable, un fils visionnaire, une mère mythomane», et, pour couronner le tout, une figure de père qui se transforme brutalement en masque grimaçant.

Don, le géniteur de Warren, n'est pas ce doux vieillard qui laisserait venir à lui les petits enfants, selon les préceptes de Jung revisités par Warren: «Le grand-père n'est pas seulement le lien entre notre famille vivante et nos ancêtres, il est aussi le rempart protecteur. (...) Que votre grand-père soit la digue qui vous protège de tous les morts d'avant, de la cohorte de votre famille, de tous ces fantômes et ces histoires qu'ils auraient chacun à vous raconter.» Sous le pseudo