Timothy Findley, LE DERNIER DES FOUS, traduit de l'anglais par Nadia
Akrouf. Le Serpent à plumes, 320 pp., 110 F.
Les premières tentatives romanesques de Timothy Findley remontent à 1967. Depuis, cet auteur, né en 1930 à Toronto, a publié huit romans et collectionne les récompenses au point d'être consacré aujourd'hui comme l'une des figures les plus importantes de la littérature canadienne (1). Ses incursions en France ont été rares et fugitives: deux romans aussitôt publiés, aussitôt oubliés, jusqu'à ce que les éditions du Serpent à Plumes aillent le rechercher dans sa retraite canadienne et lui offrent un deuxième tour de manège. Avec comme coup d'envoi à cette reconquête, la publication de son premier roman, le Dernier des fous. Un roman sombre et dévastateur où, lors d'un huis clos étouffant, une famille va s'effondrer.
C'est l'été à Toronto, un été sec et brûlant, et, au sein du clan Winslow, depuis que la mère, Jessica, a accouché d'un enfant mort-né, quelque chose de pourri a commencé à ronger cette famille jusque-là respectable, qui menait une vie sans histoire dans une belle propriété à la périphérie de la ville. A son retour de la maternité, Jessica s'est retranchée dans sa chambre, et depuis elle psalmodie jour et nuit les Evangiles tandis que son mari rumine en silence son amertume et laisse à sa soeur Rosetta, une veuve éplorée et pimbêche, le soin de s'occuper de sa femme. Gilbert, l'aîné des enfants, endosse sa panoplie de poète maudit et traîne sa mélancolie