Wilkie Collins, LA PIERRE DE LUNE, traduit de l'anglais
par L. Lenob, préface de Charles Palliser, Phébus, 510 pp., 149 F; QUI A TUÉ ZEBEDEE?, nouvelles traduites de l'anglais par Alexandre Mahl, «Petite Bibliothèque» Ombres, 184 pp., 59 F.
En 1868, quand commence la publication en feuilleton de la Pierre de lune dans le magazine londonien All the Year round, Wilkie Collins n'attend qu'un coup de pouce du destin pour devenir l'un des romanciers victoriens les plus célèbres. A 44 ans, cet opiomane invétéré partage sa vie entre deux femmes et entretient avec malice l'image d'excentrique littéraire que la presse a brossée de lui... Né à Londres, fils du peintre paysagiste William Collins, Wilkie comme l'appelle son entourage a mené dès l'enfance une existence de bohème aisée. Un voyage de deux ans en Italie avec ses parents lui a enseigné le goût des situations et des personnages pittoresques. Après un passage obligé à l'université et un job ennuyeux dans les bureaux d'un importateur de thé, il aiguise sa plume en écrivant la biographie de son défunt père. Son second livre, Antonina (1850), est un roman historique. Dickens écrit à Collins pour le féliciter à l'occasion de son troisième livre, Basil, publié en 1852. C'est le début d'une amitié littéraire qui durera jusqu'aux picotements de jalousie du glorieux aîné. Ensemble, ils voyagent sur le continent, avec une prédilection pour Paris où ils courent les théâtres, se goinfrent de foie gras et boivent immodérément.
Mais, peu