Istanbul, correspondance.
Lire, un défi pour le futur», annonce la banderole des femmes en tchador noir accompagnées de leur époux ou frères barbus. Dans les stands, des livres, des cassettes audio ou vidéo, des chapelets, des tchadors, des montres qui indiquent l'heure de la prière et la direction de La Mecque. Depuis le début du ramadan, la XIIIe Foire du livre religieux s'est installée dans la grande cour de la Mosquée bleue, au beau milieu du quartier touristique d'Istanbul, à deux pas de l'église-musée Sainte-Sophie. Organisée par la direction des Affaires du culte, dépendant du Premier ministre, cette foire rassemble 97 maisons d'édition. Si des ouvrages en anglais, français, allemand sur la vie de Mahomet ou sur les bienfaits de l'Islam sont présentés, Dale Carnegie est le seul écrivain non-musulman de la Foire, qui, avec ses livres traduits en turc, essaie de livrer «les secrets d'une vie d'affaires réussie».
Amenés en cars municipaux depuis les banlieues islamistes, les groupes de visiteurs peuvent également acheter tapis, posters et peintures islamistes, tandis que résonnent des chants religieux. «Au moins cinq mille personnes visitent tous les jours la Foire», dit un responsable, qui ajoute qu'un millier de fidèles vient cinq fois par jour pour la prière. La Foire ferme à la fin du jeûne, vers 18 heures, et les vendeurs de dattes servent sur place les clients qui désirent faire l'iftar (le déjeuner). On la voit de loin: une étudiante blonde, en jean, sans foulard,