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Libération
Critique

Le baron peint : ""Whistler et Montesquiou. Le papillon et la chauve-souris""

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publié le 16 mars 1995 à 2h34

Edgar Munh all, WHISTLER ET MONTESQUIOU. LE PAPILLON ET LA

CHAUVE-SOURIS, traduit de l'anglais par Dennis Collins. The Frick Collection/Flammarion, 175 pp., 275 F.

C'est un détail concret qui attire l'oeil sur la couverture: au-dessus du tableau (reproduit en partie), son encadrement en bandeau où s'impriment deux noms, celui du peintre et celui du modèle d'un portrait daté 1891-92. Quand James Abbott McNeill Whistler (1834-1903) représente le comte Robert de Montesquiou-Fezensac (1855-1921), l'effigie en pied s'intitule Arrangement en noir et or (1891-92). Pas de chaîne de montre, pas de pommeau de canne, rien n'explique le précieux d'un tel titre. Sauf à voir, avec la toile obscure, le cadre doré qui l'entoure dès l'exécution du portrait. Ainsi l'auteur propose-t-il d'élucider le mystère.

Conservateur de la Frick Collection à New York, qui possède entre autres ce Whistler, Edgar Munhall a déjà consacré un catalogue d'exposition à une oeuvre du musée, avec «Ingres et la Comtesse d'Haussonville» en 1985. Considérant un nouveau portrait, donc un nouveau duo peintre-modèle, il présente d'abord Whistler, qu'il admire et qui lui paraît «le plus connu des deux protagonistes» ­ c'est sans doute plus vrai aux Etats-Unis qu'en France, où le public le découvre actuellement (Libération des 11 et 12.02.95). Puis se consacre à Montesquiou, flamboyant esthète qui le fascine pour avoir inspiré «l'inoubliable baron de Charlus». Les deux hommes ont en commun de s'être choisi un animal volant