José Luis Sampedro, LA VIEILLE SIRENE, traduit de l'espagnol par
Marianne Millon, José Corti, «Ibériques», 512 pp., 170F; LE SOURIRE ÉTRUSQUE, traduit par Françoise Duscha-Calandre, Métailié, «Bibliothèque hispanique», 319 pp., 120 F.
José Luis Sampedro est un marginal de la littérature espagnole et un économiste de réputation mondiale. Inconnu en France jusqu'à ce qu'Anne-Marie Métailié le publie en novembre dernier, José Luis Sampedro est un jeune écrivain de 78 ans qui reconnaît avoir eu pour vocation d'être un bon auteur de second ordre et d'avoir aussi écrit plus de quarante ans sans aucun succès. Cet amoureux des arts et de la littérature a l'enthousiasme d'un adolescent. Passionné par le monde, attaché à le comprendre, il est aussi modeste et exigeant. Ainsi, alors qu'il terminait la première version du Sourire étrusque, s'est-il écrié: «Enfin, j'ai appris à écrire» il venait juste d'avoir 67 ans.
Cet écrivain du «troisième âge», en dehors de toute movida, n'a ni voiture ni télévision et est membre de la Real Academia. Il est né à Barcelone, d'un père natif de Cuba et d'une mère espagnole d'Algérie. Après une enfance à Tanger, il s'installe avec sa famille à Aranjuez et devient fonctionnaire à la Direction générale des douanes. C'est à cette époque qu'il découvre la poésie, celle de Juan Ramon Jimenez et de la génération de 27. Il compose poèmes et contes et fonde des revues: UNO, où il écrit sous les pseudonymes de Martin Adarga («bouclier») et Adolfo Espejo («miroir