Comment se frayer «Un chemin dans le monde»? Et comment savoir un peu mieux ce que l'on est? D'où l'on vient? Pour V.S. Naipaul, Trinidadien originaire de l'Inde et vivant aujourd'hui en Angleterre, répondre à ces questions fonde le travail de l'écrivain lui-même: issu d'un mélange de cultures (indienne, caraïbe, anglo-saxonne), il n'a cessé, de par ses incessantes pérégrinations d'un bout à l'autre de la planète, d'interroger le monde et les hommes, mais aussi de tenter de voir plus clair en lui-même. Cette élucidation progressive pourquoi, Indien, être né sur cette île sous le vent, morceau de Venezuela à l'aplomb du delta de l'Orénoque? est passée par l'écriture, chacun de ses ouvrages reconstituant le mystérieux puzzle de sa vie.
Un chemin dans le monde ne fait pas exception à la règle. Publié l'an dernier en Angleterre, ce nouveau recueil de V.S. Naipaul rassemble neuf «histoires», à mi-chemin de l'autobiographie, de la chronique historique et de la fiction. L'adolescence à Port of Spain, le premier job d'employé aux écritures (!), les premières velléités littéraires, l'exil en Angleterre et les allers-retours à Trinidad, la venue à l'écriture proprement dite sous l'égide d'un mentor britannique, les voyages (ici le Venezuela et surtout l'Afrique), les révolutionnaires noirs errant d'un continent à l'autre à la recherche d'un point d'attache, et peut-être d'une origine: si plusieurs thèmes parcourent l'ensemble, celui de l'origine semble recouvrir presque tous les autr