Italiens, Espagnols, Arméniens, Maghrébins... par Antoine Marès et
Pierre Milza, une histoire du «Paris des étrangers depuis 1945».
Antoine Marès et Pierre Milza (sous la direction de), LE PARIS DES ETRANGERS DEPUIS 1945. Publications de la Sorbonne, 470 pp., 180 F.
Quand on est étranger, pourquoi vient-on à Paris après la Deuxième Guerre mondiale? Comment y vit-on? Quel est son pouvoir d'attraction? C'est en somme plus à faire l'histoire de l'immigration dans la capitale française qu'à décrypter la vision que les immigrés ont pu en avoir qu'est consacré le Paris des étrangers depuis 1945, un ensemble de textes recueillis par Antoine Marès et Pierre Milza à la suite d'un premier colloque organisé en 1987 par l'Institut d'histoire des relations internationales contemporaines, qui avait donné lieu à un ouvrage remarqué, le Paris des étrangers depuis un siècle (Imprimerie na- tionale, 1989). Avec ses 340 000 étrangers en 1990 contre 180 000 un siècle plus tôt, Paris reste encore aujourd'hui la capitale des Chinois d'Europe, une des capitales de la diaspora arménienne, une grande cité maghrébine...
C'est à la Libération que l'on commence à faire des plans pour une politique d'immigration cohérente. On avance le chiffre optimal d'un million et demi d'immigrés et on établit une hiérarchie des préférences. Les «Nordiques» Belges, Luxembourgeois, Hollandais tiennent le haut du pavé; ensuite viennent les Méditerranéens, pourvu qu'ils soient du Nord, Piémontais, Galiciens, Lombards;