Menu
Libération
Critique

Qu'est-ce que tu fabriques? Pour sa livraison inaugurale, la «Revue de littérature générale» de Pierre Alferi et Olivier Cadiot s'attaque avec un gros pavé et une armée de contributeurs hétéroclites aux rouages de «la Mécanique lyrique». Revue de littérature générale, LA MÉCANIQUE LYRIQUE 95/1. POL, 420 pp., 50 F.

Article réservé aux abonnés
publié le 18 mai 1995 à 4h56

Devinette: qu'est-ce qui est blanc, gros, lourd, ressemble à un

catalogue de Manufrance, et ne coûte que 50 francs? Réponse: la nouvelle revue de quatre cents pages lancée par les éditions POL et dirigée par deux auteurs maison, Pierre Alferi et Olivier Cadiot. Cela s'appelle Revue de littérature générale, un titre volontairement générique et neutre pour une revue qui ne l'est pas du tout, au contraire. Quant au prix, imbattable, c'est aussi risqué que délibéré: l'éditeur a trouvé du soutien auprès de la Poste, dont le logo est tamponné sur la quatrième de couverture, et espère que les quatre mille exemplaires tirés pourront trouver du fait de leur prix un public nouveau, notamment du côté des jeunes et des étudiants.

Inscriptions latines et grammaire inuit Le premier numéro de cette nouvelle revue (chacun s'organisera autour d'un thème, le deuxième, prévu pour novembre prochain, tournera autour de la prose, du roman, et des questions de rythme) s'appelle la Mécanique lyrique. Pour Pierre Alferi et Olivier Cadiot, cet apparent oxymoron pourrait recouvrir une définition de l'écriture: «On pourrait raconter l'écriture, écrivent-ils d'emblée, comme la construction d'un barrage, ou d'un moulin, ou d'un moteur. Ce serait moins que de l'histoire, moins que de l'archéologie, à moins d'en faire un "il était une fois. Et moins que des recettes, bien sûr. Mais ce pourrait être une science-fiction, un effort d'imagination pour décrire en détail un chantier dans la cinquième dimension de